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Pour les promoteurs de la construction bois, l’heure est à la mobilisation.

La filière espère une clarification des règles, après la publication par la Préfecture de Police de Paris d’une doctrine très contraignante pour les immeubles en matériaux biosourcés.

Une protection passive généralisée pour les éléments de structure

Ce document d’une vingtaine de pages dresse une liste de recommandations pour les bâtiments bois selon cinq catégories de hauteur.

Il s’applique indifféremment à tous les immeubles quel que soit l’usage (habitation, bureaux, ERP) sous l’objectif de « permettre la réversibilité et la mixité ».

Parmi les préconisations figurent, pour les immeubles de plus de 18 m, la protection passive généralisée des éléments de structure (parois, planchers, poteaux et poutres), autrement dit leur encapsulage. Et au-delà de 28 m de hauteur, l’installation de protections actives de type sprinklage.

Le bois perd son bénéfice carbone

Une stricte application de la doctrine pourrait même inciter les maîtrises d’ouvrage à se détourner des solutions bois. En effet, si ce matériau perd son bénéfice carbone à cause des mesures d’encapsulage, s’il perd en compétitivité avec les coûts liés aux protections (passives et actives), si on lui enlève son attractivité commerciale en cachant les bois apparents, ça devient mission impossible

Si elle n’a pas de caractère contraignant, la doctrine édictée par la préfecture de police de Paris cherche à combler une forme de vide réglementaire.

Le seul texte de référence est l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation, dont tous les acteurs reconnaissent qu’il est obsolète. Dans la perspective des JO de Paris en 2024, un important travail collectif piloté par l’association AdivBois a abouti à la publication, en mars 2021, d’un ensemble de quatre notes de préconisation et d’un guide concernant les immeubles bois vis-à-vis du risque incendie.

Leur crainte ? Que la doctrine parisienne soit reprise par d’autres départements, mais surtout qu’elle serve de base à la future réglementation incendie. En discussion depuis quinze mois, le texte a mobilisé entre septembre 2021 et janvier 2022 quatre groupes de travail sous l’égide des ministères du Logement et de l’Intérieur, qui procèdent actuellement à des arbitrages interministériels. Le calendrier prévoit une présentation de la règlementation à l’été 2022 pour application sur les permis de construire au 1er janvier 2023.

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